1. |
Le brouillon
05:03
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Les pensées embrouillées je suis plus proche du brouillon que du brûlot
C'est comme peindre le brouillard, les pieds dans le plat sans enlever les sabots
Ce soir je suis bavard seulement une plume avec qui bavarder
J'ai milles mots de retard, je les bazarde, le buvard va en baver
Vivre mes rêves ou rêver de vivre paraît que j'ai le choix je suis toujours indécis
Je perds plus que je gagne quand je refais ma vie avec des si
Tous ces si m’asphyxie m'empêchent chaque fois de prendre des décisions
Et je broie du pourquoi car je confonds le rêve et l'illusion.
Après des jours de pluie c'est la récolte dans mon champs lexical
La tête dans la lune, lunatic c'est mon île tropical
Il est minuit et demi et même le temps ici c'est endormi
Parait que les temps sont dures que les tensions durent et que c'est pas fini
Je rêve pas de droits d'auteurs moi je vis d'amour et de pâtes au beurre
Pas de flow je suis pataugeur, je brasse mais ce texte n'a ni queue ni cœur
Je veux pas du bonheur je veux le chercher et qu'il m'emporte ailleurs
Le trouver c'est le perdre je me perds dans mes délires de doux rêveur
Les épines de la rose font elles moins mal que celles de la ronce
Je me pose un tas de question sans forcément en chercher les réponses
J'ai une fenêtre ouverte pas sur le monde mais un parking carré
Que la vie m'attende ou pas faut que je me barre de toute façon je suis mal garé
Refrain
Je modèle les mots passants passant de l'argot à Maupassant
Mon passe temps me jouer des passions comme un romantique en dépression
Derrière ma fenêtre j'ai l'impression de rester sur le carreau
Dehors la vie est courte court à sa perte et derrière des magots
Démago je le suis peut être Facile de montrer du doigt ou du stylo
La meilleur des critiques reste la sienne le système a bon dos
La folie de leurs dogmes n'efface pas toutes mes contradictions
Je parle pas de résignation mais pas de révolution sans résolutions
Pourquoi jeter un pavé si tu sais pas ou il atterrira
Les mares sont pavées de bonnes intentions mais n'éclaboussent que toi
Refrain
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2. |
Je bois
05:07
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Je bois au troupeau
Aux bergers là haut perché
Regardant leurs chiens de gardes bien dressés
Qui bavent devant les médailles la patte levée le museaux dressé
A ces bouchés bouffis de luxure
Bonne conscience conservée
Qui prient comme ils jurent
Et rient bouche fermée
Je lève mon verre à ces illuminés
Qui votent avec le cœur mais pensent avec les pieds
Qui pansent leurs rancœurs une fois la campagne terminée
Je bois à ces beaux parleurs déguisés
En philosophes servit sur les plateaux télé
Je bois à ces doux rêveurs qui jouent les révoltés
Je trinque à ces ouvriers qu'on a usé
Pour ce confort d'assoiffé
Qui ramolli les consciences
Donne du sens à la misère sans l'éliminer
Je bois à ces marchands de valeurs dévaluées
Avec leurs hypocrisies figées
Sur leurs sourires crispés
Conditionnés format télé!
Je bois à ceux que ça amuse encore
Les concours de promesses
Le festival de la petite phrase
La politique de la kermesse
Je bois à ceux qui croient encore
A la différence gauche droite
Même classe même moule
Identique jusqu'à la cravate
REFRAIN
Je bois aux coups et aux douleurs, aux goûts et aux couleurs
Je bois aux coups de sang, en coup de vent à ta santé
Je lève mon verre à ces bateaux qui dorment toutes leurs vies au port emprisonnés à quai
A ces maisons abandonnées que la nature a adoptée
A tous ces pianos qui meurent au fond des salons juste là pour donner du cachet
A cette tombe jamais fleurie qui arbore une croisée brisée
Je trinque à ces parties perdues d'avance
Qu'on s'entête à perdurer éperdument
L'important c'est de participer
Y'a toujours quelque chose à y gagner alors comment veux tu que je perde du temps
Je bois à mes idées par milliers éparpillées
Mais jamais résignées
Au moins j'ai le mérite de creuser ma cervelle d'écervelé
Je lève mon verre à ces amis qui restent les mêmes au fil des années
Qui jamais ne me jugeront en posant sur moi le regard de l'étrange étranger
A ces souvenirs
Qui s'élèvent comme autant de soupirs
A ces longs moments de silence sans sous-entendus
Qui si on les écoute veulent souvent tout dire
Je remplis mes vers de toutes ces images qui défilent devant mes yeux fatigués
C'est juste une soupe de lettres où je viens noyer mes nocturnes pensées
Donc n'y voit aucune moralité
Je ne suis pas donneur de leçons
Mais un simple donneur de sons
Alors auditeur attentionné
Si tu bois mes paroles à ta santé!
REFRAIN
Je bois aux coups et aux douleurs, aux goûts et aux couleurs
Je bois aux coups de sang, en coup de vent à ta santé
Je bois aux coup tordu, aux coups d'épée dans l'eau
Je bois aux coups dur aux coups de blues aux coups dans le dos
Je bois aux coups de poker, sur un coup de tête souvent insensé
Je bois coup sur coup à coup sur à ta santé
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3. |
Le vieux
06:43
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Ici c'est plus son monde
Il ne connaît plus personne et personne ne le connaît
Si les gens le connaissent comme le vieux du quartier qui sourit jamais.
Le vieux qui fume et qu'est pourtant pas crevé
Le vieux qui prend toujours son demi à la mi-journée
Il a fait tellement de choses durant ces 90 années ouvrier, militant, père de famille, pas un homme de parures mais de paroles, c'était le Dédé celui qu'avait pas la langue dans sa poche ni les mains d'ailleurs il bossait comme deux qu'on disait
Il était droit comme pique aujourd'hui il est courbé comme un pitre
Enfin c'est un vieux quoi, tout ce vécu pour être juste un vieux rien de plus
C'est comme si il existait plus.
Il est tellement abîmé que tout ces braves gens ça les soulageraient de le voir crever
De toute façon pour ceux là c'est comme si il était déjà mort
Il traverse son bistrot comme un fantôme
Et les clients lui jettent des regards inquiets en pleine gueule
Si seulement ils le voyaient sur cette photo jour de messe endimanché de la tête au pieds peut être un peu trop, mais en tout cas pas assez pour être moqué, le torse bombé un sourire fier à demi avoué flanqué au coin de la gueule, mais cette photo y'a plus que lui pour la regarder.
Lui a envie de leur rire au nez en leur disant moi je me suis tué à la tache toute ma vie et j'en suis pas encore mort.
Je suis né ici et je mourrais ici que vous le vouliez ou non !
Oui je râle, je me débraille, je déraille de temps à autre et si vous croyez que je parle tout seul et ben peut être que vous vous trompez, je parle à qui je veux quand je veux. J'ai toujours fait ce qu'il me plaisait (moi monsieur !)
J’étais révolutionnaire je sais plus trop pourquoi mais au moins comme ça on nous marchait pas sur les pieds nous autres de la classe ouvrière.
J'ai toujours voté communiste et aujourd'hui encore même si ils ne me font plus rêver, une chose est sure jamais je voterai pour ces pantins qui tirent des tronches de portrait.
Et tous ça c'est pas des histoires c'est écrit sur mes mains que je t'aurais peut être collé au coin de la gueule si j'avais eu 30ans de moins.
Mais il se tait parce que personne n'écoute ce que ses pauvres mains racontent il reste seul au fond de la salle le cœur qui tangue la main agrippé au verre comme pour pas chavirer.
Refrain
Et il y'a la pendule au salon qui dit oui qui dit non qui lui dit va t'en
Il boit un coup pour être déjà dans les nuages
Il trinque avec des mirages des fantômes de passage
Il lève son verre à ses enfants
Qui passent en coup de vent deux fois par an
C'est presque une corvée de venir voir pépé
S'enterrer au fond d' son canapé
Il se reconnaît plus dans ces enfants
Qu'il a à peine vu grandir
Qu'ils l'ont à peine vu vieillir
Qu'il a même pas vu partir
Et que seul la pitié fait revenir
Ici il tourne en rond et tellement que ça lui siphonne le cerveau
Qui s'en rend même plus compte, mélange le pour et le contre avec le temps va tout se vaut.
Il voudrait crever au printemps au creux d'un lit douillet
Le bon dieu lui doit bien ça lui il lui a jamais rien demandé
Le bon dieu il y croit un peu, un peu par habitude vous savez
Et puis si il existe faudrait voir à pas le vexer
Il voudrait vivre avec son temps mais il est d'une autre époque
Alors en attendant le printemps il regarde son petit monde qui suffoque.
Bon de toute façon il est trop vieux pour faire de vœux, trop vieux pour faire des envieux et paraît-il trop tard pour être heureux!
Refrain
Ne venez pas pleurer sur ma tombe des larmes hypocrites
Pour ensuite cracher sur mon ombre
Ici ou au delà c'est pareil je n'existe plus
Mon destin s'est arrêté mais ma vie continue
Les médecins vont s'acharner à me faire tenir debout
Puis à me faire tenir assis puis à me faire tenir allongé pendant quelques années
Laissez moi crever en paix au lieu de faire la guerre à la mort quant il n'y a plus rien à gagner.
Et puis il y'a la pendule au salon qui me dit oui qui me dit non qui me dit va t'en
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4. |
Les temps modernes
04:21
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Métro, boulot, dodo, caveau
Horizon bouché la boucle est bouclée
Keno, banco, bingo, loto,
Car ton salut c'est la monnaie
Y'a aucune chance mais c'est la seule
Alors tu grattes tu claques
Arnaque plus un sac dans les poches
L'espoir au fond du sac
L'argent, la tune, le fric, l'oseille,
Pour parler au futur
Comptes plus les heures sup, chaque réveil
Est de plus en plus dure
Ton travail t'as tellement cassé
Que tu peux plus te révolter
Alors t'attends la retraite
En espérant qu'elle va pas reculer
Tu payes, tu peines pour tes gamins
Mais tu les vois à peine
Sourires du dimanche et gueules d'anges
Mais dehors c'est des teignes
Lavage de cerveaux
Les modèles de la télé déteignent
La mode remplit le chariot
Et chaque fois c'est le crédit qui saigne
Tu prends, tu presses, tu pèses, tu poses,
Enchaîné, travail à la chaîne
Tu comptes chaque minutes de pause
Puis chaque secondes en fin de semaine
Travail d'imbécile
Si tu ne l'est pas tu l'deviens vite
De cadence à décadence
Le pas se franchit si vite
Les stars les scoops les strass les couples
T'achètes de la perversité
A l’affût d'un bout de nichon
Du moindre bourrelet mal épilé
Une brochette d'inconnus
incompétents et incongrus
Tu les épient tout en rêvant
Qu'on peut être célèbre sans talent
Les filles les modes, les caisses les codes
Rêve français, bonheur bâclé
Les fautes, les colles, les notes médiocres
École sans promesses rêves brisés
Les fous, les files, les foules défilent
La masse et sa confusion
Les murs, les grilles, les tours aigries
T'avances sans voir l'horizon
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5. |
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6. |
Le voyageur
04:28
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La tête collée à la vitre le même décor d'équerres chaque jours
Du doigt je dessine des mirages sur la buée de mon souffle court
A court d'oxygène je cherche le soleil qui se lève à l'horizon
Puis disparaît étouffé entre deux tours de béton
Je cherche un sens à m'en saigner aux quartes veines
Direction mon boulot fardeau la machine et sa rengaine
Je cherche une sortie de secours pour ne pas rentrer en scène
Je vois défiler ma vie et se dessiner la dernière scène
L'envers est dans le décors, c'est le train fantôme bienvenue à bord
Ce manège tourne à l'envers et m'envoie droit dans le décor
Des corps figés les uns sur les autres ils cherchent tous leurs places
Le regard glacé fuit le reflet du quotidien dans la glace
Je ne veux pas rester dans ce train jusqu'à mon dernier voyage
Faites qu'il s'arrête, qu'il déraille ou qu'il change de paysage
Je ne veux pas rester dans ce train jusqu'à mon dernier voyage
Faites qu'il s'arrête, qu'il déraille ou qu'il change de paysage
Refrain:
Je suis le voyageur qui n'a jamais voyagé
Aux bagages sans promesses sans souvenirs à partager
Je bosse toute l'année pour des vacances bien méritées
Mais Y'a pas de plage sous les pavés ni de soleil dans le tro-mé
Donc pas de quoi s'enivrer de changer d'air ou de prendre sa revanche
Mes vacances c'est qu'un putain de long dimanche
Mon voisin de droite suinte l'alcool odeur de solitude
La main tremblante cherche la fiole par pure habitude
Nos vies nous donne du fil à retordre et lui s'est pendu avec
Enchaîné au fil du rasoir qui le matte à l'échec
Ça tient qu'à un fil mal fixé si je me défile face aux défis
Si je continue à m'emmêler de fil en aiguille je finirai comme lui
Faut que je coupe mon fil à la patte que je torde ce fil conducteur
Mais les marionnettistes nous tiennent par le fil à couper le beurre
J'arrive au boulot huit heures et demie ça y est c'est reparti
Je laisse mes rêves au vestiaire et j'enfile ma blouse cousue d'ennuis
c'est mon petit blues du matin que je retrouverai cette après midi
sur les coups de six heures moins vingt sur le retour vers ma cité pourrie
Refrain:
Je suis le voyageur qui n'a jamais voyagé
Au bagages sans promesse sans souvenir à partager
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7. |
La mer
04:10
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Même le ciel est couleur béton amène son lot de mauvaises fortunes
Étouffé entre ciel et mer, entre le marteau et l'enclume
Mer miroir parfois espoir et souvent mirage
Le bitume déborde vient vomir au raz de l'écume
Qui vient déposer en offrande de goudrons et de plumes
La marée je l'ai dans le corps et dans le cœur c'est le décor de mes rancœurs
La rançon des pleurs que je prends à bras le cœur
Mal de mer mal de vivre colère houleuse et haut le cœur
Ecœuré écorché à trop décortiquer
Les pourquoi et les pour quand les pour toi et les pourtant
Refrain:
Et je me demande pourquoi moi quai du pourquoi pas
Mon regard vient s'échouer sur un couple à la dérive
Égarés sur mon rocher en béton armé
Viennent polluer mon air ma solitude
Ils exhibent un bonheur à faire hurler un violon ivre
Ils s'enlacent parce que ça fait beau dans le tableau
Perdus les yeux dans les yeux éperdus
Qu'est ce qu'ils en ont à foutre de la mer, Ils ne vivent que pour eux et se fichent du reste!
Leur silence est trop bavard
Ils se mentent du bout des yeux sans le savoir,
Votre silence de vie dérange mon silence de mort
Barrez vous! Allez vous chercher un coucher de soleil factice
Les mots doux sont pas appropriés au décor et les poèmes trempés d'eau de rose ici ne riment pas
En tout cas pas aujourd'hui en tout cas pas tant que je serais là
Ptêtre qui fait trop froid pour être seul
Ptêtre qui fait trop gris, ou ptêtre trop triste pour être la
Refrain:
Et je me demande pourquoi moi quai du pourquoi pas
Hé dis Dédé c'est quoi la mort?
Est ce que ça fait aussi mal que la vie
hé dis mon vieux ou qu'c'est qu'tu dors
Et moi putain qu'est ce que j'fous ici
Je veux pas partir l'horizon est trop loin
Je veux rester là à attendre
Le temps qui passe me fatigue
C'est triste la mer ou bien c'est moi
C'est triste la mer sans toi
Refrain:
Et je me demande pourquoi moi quai du pourquoi pas
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8. |
larmes de funambules
04:32
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Mélodie mélancolique piano
Texte à couper au couteau
Je laisse l'espoir aux idéaux
Traders et joueurs de loto
L'encre noir pleure sur la feuille blanche
Comme cette photo en noir et blanc
Qui signifie que tu es parti depuis longtemps
Je tente de mettre des mots sur les maux
Mais l'émotion me donne des maux de tête
Moment larme de croco et momerie
On est tous l'enfant seul de Oxmo
Nul ne guéri de son enfance
Marre de mes marasmes de marmot
Les mots doux sont durs à dire
Certains souvenirs sont dur à fuir
Je laisse les fantômes du passé me hanter
Pour mieux les mau-dire
Comment trouver les mots justes
Sentiments désaccordés
Sonne faux
Comme une version de West Side Story doublée en français
Je crois me rappeler C'était ton film préféré
Loin de toi je partage le sentiment de ces portoricains exilés
Syndrome du cactus de Sibérie déraciné qui vient de m'emporter
Car recoller les morceaux brisés c'est risquer de se couper
J'aimerai te voir quand je me regarde le cœur à nu dans le miroir
L'idée me colle à la peau car c'est un peu la tienne que je porte sur le dos
Et je me sens bien dans ta peau
J'rêve pas vie sans histoires
Mais d'une histoire pleine de vie
Alors je laisse les regrets
A ceux qu'attendent le paradis
Mémoire plongée souvenir glacé
Immergé de l'iceberg
Passé flouté avenir bâclé
Vin vieilli devient vinaigre
Il paraît que le mauvais sort
Nous apprend la valeur des cartes
Roulette russe je tire au sort
Et je lis le passé dans les cartes
Les mauvaises cartes sont écartées
Si tu sais les jouer et les déjouer
Mauvaises pioches en poche empochées
Si t'es capable de relancer
Funambule suspendu au fils du passé brisé
Vertige de l'avenir du haut des épreuves passés
J'en veux à personne
Ni au bon dieu ni au destin
Quand je fais la somme
Les mauvais souvenirs sont noyés
Je mets de l'eau dans mes verres et dans mon vin
Excusez mon impudeur c'est ridicule
Je n'ai jamais été à plaindre
Ce ne sont que des larmes de funambule
J'rêve pas d'une vie sans histoires
Mais d'une histoire pleine de vie
Alors je laisse les regrets
A ceux qu'attendent le paradis
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Kronik Rennes, France
Kronik naît en juin 2011 au fin fond d'une cave rennaise habitée par le jazz. Une rencontre entre un slameur jongleur de
mots et trois musiciens accrocs au Jazz, et très vite les bœufs prennent forme pour délivrer une musique chaude et brute.
Ce quatuor nous sert aujourd'hui un hip-hop pimenté, cuisiné à la sauce jazz et relevé d'une pointe de chanson française légèrement délavée.
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